Si on s’inquiète du regard extérieur, on ne fait rien. Parce que forcément, quoi qu’on fasse, il y aura toujours des personnes pour trouver nul, ne pas être d’accord, critiquer ou envier. Sauf que même quand on ne fait rien, il y en aura aussi pour nous juger, nous condamner, nous traiter de tous les noms d’oiseaux. Pauvres oiseaux.
La réponse logique serait donc de se détacher complètement du regard des autres. Faire ce qui nous chante, être qui on a envie d’être, et au diable les avis mécontents. La feinte, c’est que c’est aussi à travers le regard des autres que je perçois ma valeur. Ou à travers le regard extérieur. Depuis dedans, je suis aveugle à moi-même.
Ok, j’arrête de philosopher et je m’explique. Depuis ce matin, j’ai envie d’écrire. En fait depuis un paquet de jours, mais là j’ai vraiment décidé que ce serait la priorité de ma journée. Et comme souvent, je ne sais pas trop ce qui va sortir avant de poser mes mains sur le clavier. J’ai commencé par relire le dernier poste de ce blog, et franchement, je l’ai trouvé drôlement bien! Simple, sans grande prétention, mais aligné, puissant, direct.
Je lisais avec un regard extérieur. Je n’étais plus l’auteure du texte, juste une lectrice. Et à ce moment, j’arrive à percevoir ma valeur (ou un bout de celle-ci).
Il y a quelques mois, j’ai eu l’honneur de parler à une conférence-atelier réunissant des entrepreneurs au GoodFestival. Vu de l’intérieur, je trouvais vraiment peu intéressant ce que j’avais préparé à partager, par rapport à ce que les autres conférenciers apportaient. Mais voilà, je m’étais engagée, donc j’ai donné ma conférence et oh surprise! les gens ont adoré! Ils ont trouvé très utile et intéressant, ce que moi je jugeais basique.
La réalité, c’est que les autres nous jugent, mais rarement aussi durement que nous-mêmes. Et surtout, ils sont différents, avec un bagage, des expériences, des compétences uniques. Tout ce que je fais avec aisance, je le considère automatiquement comme facile. Forcément, depuis le point de vue interne, c’est facile. Et si je ne me confronte pas au regard extérieur, je resterai incapable d’apprécier la valeur de ce “truc facile”.
La meilleure manière de prendre conscience de sa valeur reste à travers le regard des autres. Les autres bienveillants. Ceux qui n’ont pas pour objectif (même inconscient) de se hisser au sommet de leur rêve en nous marchant dessus. Non, de ces regards-là, on peut se détacher complètement. Par contre, recherche activement le regard de ceux qui t’offrent leur miroir, ceux qui voient ce qu’il y a de merveilleux en toi et te prêtent leurs yeux pour te voir.
Ces regards sont partout autour de nous, et pourtant je n’en ai pris conscience que lorsque j’ai commencé à travailler sur moi en coaching. Je le faisais pour les autres sans même m’en rendre compte. Maintenant, je le fais en conscience et avec d’autant plus de puissance. Et Dieu qu’il est bon de se voir à travers le regard des autres!