Il y a quelques mois, je suis partie un mois en Australie. Si tu me lis depuis au moins 3 mois tu es au courant. Régulièrement, on me demande ce que cette expérience m’a apportée, ce qu’il en reste après le retour certain dans la routine et les habitudes. En lisant la BD “Fallait demander” aujourd’hui, j’ai repris la mesure de tout le chemin parcouru ces deux dernières années et l’impact de l’expérience australienne.
Les choix conscients et inconscients m’ont amenée à créer une famille classique, avec le mari/père en soutien financier et moi en gestionnaire du quotidien. Je ne regrette pas ce choix parce qu’il a participé à la construction de qui je suis aujourd’hui. Il m’a permis de vivre les expériences et émotions nécessaires à développer mon identité personnelle et professionnelle. Tout es parfait.
Donc pendant des années, j’ai eu le rôle classique de la femme-mère: essentiellement au foyer, donc “ne travaillant pas”, sans reconnaissance sociale ni autonomie financière. Vraiment, le schéma classique.
Puis je me suis réveillée et j’ai décidé de changer de vie, tout en gardant les enfants et le mari. Et là, tous ces milliards de petits trucs qui nous occupent l’esprit, phagocytent notre énergie, remplissent notre to-do list mentale, tout ce poids invisible de gestionnaire du quotidien s’est fait sentir. Mon homme a toujours bien participé à toutes les tâches, mais… combien de fois l’ai-je entendu rentrer en demandant ce qui était prévu pour le souper, alors que nous avions préparé la liste des repas de la semaine ensemble?
Partir un mois a été une excellente manière de tout déléguer, tout lâcher, faire confiance. Et tu sais quoi? C’était merveilleux! Mon homme a adoré tout gérer et est tellement bien entré dans le rôle que je me suis sentie de trop à mon retour: j’encombrais la marche fluide des choses.
Sortir du fonctionnement familial pendant un mois a permis de basculer complètement l’équilibre pour transformer les rôles à mon retour. C’était un effet secondaire inattendu mais tellement bénéfique! Avant, je me plaignais d’avoir “tout ces trucs invisibles” à charge. Aujourd’hui, j’exprime mes besoins et sais que je suis responsable de ne pas tout prendre sur mes épaules comme si j’étais la seule personne capable de la famille. J’observe les situations où spontanément j’aurais tendance à me sentir crouler sous l’amoncellement de tâches menues et pourtant incontournables, et me rappelle que j’ai le choix: me plaindre ou exprimer mes besoins. Et mon besoin n’est pas de déléguer la tâche. Mon besoin est de ne pas avoir à y penser. Comme quand j’étais à l’autre bout du monde. Bonheur!
Et toi? Tu te reconnais plus dans la plainte du fonctionnement de ta famille, ou dans la conscience et l’expression claire de tes besoins? Et si tu quittais le rôle de victime et te donnais les moyens de transformer ce qui ne te convient pas?