Pas assez bien. Pas assez précis, méticuleux. Pas assez soigné, peaufiné. Ce n’est certainement pas un reproche qu’on ferait à mon Homme, mais une remarque que j’ai souvent entendue me concernant. Ou plus qu’une remarque: un sentiment, une impression. Le pire est évidemment que j’ai adhéré à cette croyance! Tellement que je suis devenue hyper susceptible face à toute suggestion que ce que je faisais n’était pas assez bien.
Mais la vie m’offre un joli clin d’oeil pour me libérer de cette fausse croyance de manque de perfection.
Je fais de la poterie. J’y prends beaucoup de plaisir et réalise de belles pièces. Mais mon impatience me fais parfois avancer un peu rapidement… et en poterie ça se solde par une pièce qui s’affaisse. Deux choix se présentent alors: tout jeter, ou déchirer la partie supérieure qui était trop lourde pour la paroi fragilisée. Ensuite, la logique voudrait qu’on coupe le bord pour lui redonner régularité et perfection.
Une fois, j’ai laissé le bord brut et adoré la personnalité de la pièce finie. C’est celle que tu vois sur l’image de l’article. Dernièrement, quand mon empressement m’a fait “rater” une nouvelle pièce, j’ai décidé d’en refaire un bol original. Et même de pousser le vice jusqu’à déchirer volontairement la pièce suivante!
Ce weekend, j’ai participé à une exposition de poterie avec d’autres céramistes amateurs et quelques une de mes pièces, dont une “ratée déchirée”. Une seule parce que l’autre n’était pas encore émaillée. Et devine quoi? C’est la première pièce de l’expo à avoir trouvé acheteur! Cerise sur le gâteau? La 2e pièce semblable est promise-vendue avant d’être terminée.
J’ai trouvé la situation particulièrement touchante, vu mon travail actuel à nourrir l’enoughness (ou sentiment de bien assez) dans ma vie. Ma pièce était parfaite avec ses imperfections. C’est même ses soi-disant imperfections qui la rendait belle, inspirante, merveilleuse, puissante!
Encore une fois: c’est ses soi-disant imperfections qui la rendait belle, inspirante, merveilleuse, puissante.
Encore une fois: c’est mes soi-disant imperfections qui me rendent belle, inspirante, merveilleuse, puissante.
Encore une fois: c’est tes soi-disant imperfections qui te rendent belle, inspirante, merveilleuse, puissante.
Je t’invite à relire la dernière phrase en boucle jusqu’à intégration complète. Dans chaque cellule.