Hier, j’ai appris une nouvelle qui me laisse K.O. Émotionnellement, je suis sonnée. Physiquement, j’accuse la fatigue liée à l’arrivée printemps, le programme yoga intense de cette semaine et le besoin d’évacuer la pression de la nouvelle en courant – c’était mon premier jogging de l’année.
C’est comme si le monde tournait au ralenti depuis hier. Ou plutôt, comme si je tournais au ralenti. Besoin de prendre le temps de digérer, intégrer la nouvelle. Besoin de donner du temps au temps. Comme s’il était suspendu. L’autre jour, une amie me parlait de ce moment où les runes sont en suspension, arrêtés en l’air, avant de retomber. Je me sens exactement dans cet instant d’apesanteur. Et j’observe.
J’observe les différentes options envisageables depuis cette nouvelle réalité. J’observe les peurs qui me traversent. J’observe où se situent les contractions. J’observe les émotions qui me parcourent. J’observe les schémas récurrents. Je plonge sous la surface et visite mes motivations profondes. Je prends le fond et m’ouvre à de nouvelles formes possibles. J’accueille. Et j’accepte.
J’accepte de ne pas comprendre et quand même accueillir le coeur ouvert. J’accepte d’être sonnée. J’accepte ce goût doux-amer. J’accepte de fonctionner au ralenti dans notre monde à 200 à l’heure. J’accepte de laisser le temps et l’espace à l’intérieur de moi pour faire le deuil d’une réalité qui n’est plus. Et j’apprends.
J’apprends à me respecter toujours et encore. J’apprends à différencier détermination et persévérance. J’apprends à reconnaître ma force – aussi souple que solide. J’apprends à admirer ma capacité à accueillir ce qui est. J’apprends à laisser le coeur guérir pendant que le mental est K.O. J’apprends à danser avec la vie quelles que soient les circonstances.
Tout est parfait. Je sens ce calme confiant à l’intérieur de moi. Tout passe. Bientôt le printemps reprendra ses droits et les fleurs jailliront de partout, y compris dans ma tête et mon coeur. Bientôt je sortirai de ce ralenti et repartirai à 200 à l’heure. Je le sais. Aujourd’hui, je profite du slow motion et tout ce qu’il me permet de ressentir en conscience. Comme ce goût doux-amer.
Le chocolat noir aussi est doux-amer. Et qu’est-ce que c’est bon!